Sculpture nulle et Vanités/vacuités musicales en forme de miniatures/mignardises

Danse macabre pour une marionnette, dansez dansez les osselets

 

Jacques Lizène, Sculpture nulle 1980, remake 2014 avec la participation de Thérèse Malengreau

 

Galerie Nadja Vilenne, Liège

 

 

« Nadia et Jean-Michel ont provoqué la rencontre, ils ont le goût du risque, Jacques Lizène m’invite à donner vie à sa sculpture nulle. Comment pourrais-je ? ni chair à animer, ni vêtement dont se revêtir, un squelette n’est pas un rôle à endosser. Reste à entrechoquer ses os avec ceux du piano : osselets et touches d’ivoire, c’est vrai qu’ils sont un peu pareils. En les faisant jouer, je vais partir en quête de mes os.

 

De la musique à l’envers ? ne croyez-vous pas que c’est déjà assez risqué d’interpréter de la musique à l’endroit ? La reconnaissance d’une création d’un compositeur nul était à ce prix, dictée par la fourbe société des auteurs. Je ne les saluerai pas.

 

Pour accepter une entreprise aussi déçue et décevante, j’ai apporté à Jacques une oeuvre de circonstance : une marche funèbre pour une marionnette. De bois, cette dernière restera et la marche résonnera immuablement funèbre quelles que soient les vicissitudes qu’elle traversera.

 

L’état de l’instrument est catastrophique et j’ai souhaité qu’on lui refuse tout traitement. Il vous est livré en direct de sa vie longuement (tré)passée. Les registres de fabrication de la noble maison Erard, archives conservées au Musée de la musique à Paris, me renseignent : il s’agit du Piano Erard n°85858, « piano à queue n° 0 en palissandre », entré dans le répertoire en mars 1903 et vendu à une « maison de

Bruxelles » en juin 1903. S’ils avaient pu pressentir son destin !

 

Salut national à Magritte, à Souris et aux autres

Démembrement et autopsie d’une pièce-maîtresse :

Gounod, Marche funèbre d’une marionnette, 1872.

 

Et voici venir le temps de la Passion :

J.-S. Bach, Canon a 2 (Musikalisches Opfer BWV 1079, Canones diversi super thema regium, 1747).

 

Oh la la ! ».

 

Thérèse Malengreau.

23 mars 2014.

 

 

 http://www.nadjavilenne.com/wordpress/?m=201403